L’origine de la pleine conscience
La pleine conscience (Mindfulness) a été adaptée des pratiques de méditation traditionnelles qui trouvent leurs origines dans le bouddhisme Theravada et Mahayana, en Inde depuis 2500 ans. Les recherches scientifiques avec en particulier l’apport de l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRM) sont consistantes et ont contribué au développement de la Mindfulness en médecine.
De fait, les pratiques méditatives sont de plus en plus utilisées dans le champ de la santé, physique ou mentale, et font l’objet de nombreuses recherches appliquées. Issue de traditions millénaires, la Pleine Conscience s’inscrit donc dans le monde contemporain et est proposée aujourd’hui comme une « méditation laïque », détachée des aspects religieux de ses origines.
Qu’est-ce que la méditation pleine conscience?
Le programme d’apprentissage de la mindfulness (ou de la méditation pleine conscience) est une méthode psycho-corporelle qui peut être utilisée pour différentes applications, en particulier pour l’optimisation de la santé physique et psychique.
Ce programme est issu de la rencontre de la tradition philosophique orientale, avec les pratiques de méditation issues de l’Inde et ensuite répandues sur tout le continent asiatique et de la recherche scientifique occidentale à travers les neurosciences (voir article méditation et neurosciences).
La pleine conscience est un état de conscience naturel que nous pouvons apprendre à développer notamment par des exercices de méditation qui demandent de porter son attention intentionnellement au moment présent sans jugement sur l’expérience qui se déploie, moment après moment, comme l’a défini Jon KABAT-ZINN en 2003. Le « bien être » est d’abord bien « être ».
Réduire le stress par la méditation pleine conscience : qu’est que le programme MBSR?
La MBSR « Mindfullness-Based Stress Reduction » ou « réduction du stress basée sur la pleine conscience»
Ce programme permet d’apprendre à mieux s’adapter face aux défis de la vie, en développant une capacité de recul, ce qui permet de trouver de nouvelles habiletés et compétences. Ancré dans le courant de la médecine intégrative (corps/esprit réunis), le programme MBSR permet de trouver et développer ses propres ressources, créant ainsi les conditions favorables à une meilleure santé ainsi qu’à la gestion de la maladie chronique.
En permettant de se décentrer, il permet la nouvelle évaluation de situations. Il permet de développer un autre rapport au temps permettant un accès à notre intériorité, creuset des transformations.
Il est indiqué dans l’anxiété chronique, les troubles anxieux généralisés, l’accompagnement des maladies chroniques, l’accompagnement des traitements lourds, la prévention du burn-out des professions de la santé et des travailleurs sociaux, les troubles du sommeil.
La MBSR s’appuie sur un enseignement bouddhiste millénaire connu sous le nom de Mindfulness, pratique de la Pleine Conscience.
La Mindfulness est une qualité de la conscience humaine caractérisée par une prise de conscience et l’acceptation de l’attention accrue dans le flux constant de l’expérience vécue. Il s’agit, d’un exercice que l’on cultive en prêtant une attention particulière à l’instant présent, instant après instant et sans jugement, en goûtant la saveur unique de l‘instant présent. Il s’agit d’apprendre comment habiter une autre dimension de l’esprit avec laquelle nous avons perdu le contact, le mode « être ». Ce mode implique d’habiter corporellement son corps en limitant la production de récits ou de scénarios interprétatifs de notre expérience : le « pilote automatique », en considérant les pensées comme des évènements surgissant, et s’effaçant dans le champ de la conscience
Être conscient augmente l’engagement avec le moment présent et permet une meilleure compréhension de la façon dont les pensées et les émotions peuvent influer sur notre santé et notre qualité de vie.
En Europe, cette technique se développe grâce à l’A.D.M (Association pour le Développement de la Mindfullness) ainsi qu’aux travaux de Christophe ANDRÉ.
- Ce programme est celui qui est utilisé dans les hôpitaux depuis 1979 aux Etats Unis. Il comprend 8 sessions de deux heures trente réparties sur huit semaines.
- Ce programme fait partie intégrante du suivi médical.
- Il ne se substitue en aucun cas à la prise en charge classique.
- Ce n’est pas une médecine alternative mais un programme d’éducation thérapeutique.
- Ce n’est pas de la relaxation, ni du yoga
- Ce n’est pas une thérapie
- Ce n’est pas une démarche spirituelle
- Ce n’est pas de l’introspection, mais au contraire une ouverture au monde
- C’est un programme d’auto éducation ou d’auto entraînement au mieux être
- Cela nécessite un apprentissage et un entraînement
- Toutes sortes de patients sont concernées : ce programme permet à celui qui le pratique de se relier à soi-même, de vivre la maladie différemment. Cela permet d’accueillir ce qui est là, de collaborer avec les traitements proposés plutôt que de lutter contre les traitements.
- A la fin du programme, les patients disent « ma maladie n’a pas changé ; je prends peut-être un peu moins d’antalgiques, mais surtout, je ne me réduis plus à ma maladie, je vis dans une perspective plus large.
Au cours de ce programme, les participants s’engagent à participer à toutes les séances, à effectuer 1h de travail personnel. Cela demande donc un engagement et une motivation importante.
Chaque session MBSR comprend 3 aspects : des pratiques méditatives formelles permettant de prendre conscience du fonctionnement en pilotage automatique, des ruminations mentales, des émotions en relation avec les sensations corporelles, des habitudes et des encodages comportementaux de la vie quotidienne, une invitation à s’engager dans sa vie quotidienne dans la pleine conscience (arrêt sur image ou geste habituel comme conduire sa voiture ou prendre une douche). Enfin, un temps significatif est dédié aux commentaires des participants qui partagent leur expérience, soutenus par l’enseignant dans l’exploration de celle-ci. Chacun pourra ainsi être invité à cheminer vers des pistes à explorer pour mieux réguler son stress en fonction de ses propres réalités et compréhensions du moment.
Les exercices sont centrés sur la découverte de ses propres mécanismes de pensées et des émotions associées, puis d’un état de conscience où l’individu se défait des pensées qui l’assaillent en focalisant son attention sur le présent. Au lieu de fuir nos émotions, si nous accueillons celles-ci avec une attention non-jugeante, ils n’exerceront plus leur effet dévastateur. Il est proposé également de mettre l’accent sur les sensations corporelles agréables, sur le plaisir : cette expérience est fondamentale pour les patients atteints de cancer.
Cela permet aux patients de dire «Je suis malade, mais je suis en vie et je peux profiter de la vie ». Et aussi « je peux accueillir ce qui me fait peur, ce qui me fait souffrir ».
Prévenir les rechutes dépressives par la méditation pleine conscience : le programme MBCT.
La MBCT (Mindfulness Based Cognitive Therapy, thérapie cognitive basée sur la pleine conscience pour prévenir les rechutes dépressives) est une approche qui intègre des techniques de thérapie cognitive avec la pratique de la méditation. Développée par Zindel Segal, John Teasdale et Mark Williams, elle est destinée notamment à prévenir les rechutes dépressives chez les personnes en rémission. En présence d’un état de tristesse transitoire, celles-ci ont en effet tendance à réactiver des pensées et émotions négatives pouvant déclencher une rechute.
La MBCT vise la prise de conscience de ce mode de fonctionnement de l’esprit, et favorise la construction d’une nouvelle attitude à l’égard de ces pensées et émotions. Les pensées sont alors vues comme des événements mentaux, indépendamment de leur contenu et de leur charge émotionnelle. Cette approche permet donc de se tenir à l’écart des ruminations négatives et de se déconnecter de la spirale conduisant à la rechute dépressive.
De nombreuses recherches on établis que la méditation pleine conscience jouait un rôle important dans la réduction du stress…